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La nuit, la douce lumière de notre satellite Temsé éclairait nos pas sur le sol aride. Cela nous permettait de cheminer car nous ne supportions pas les efforts extrêmes sous l’écrasante chaleur du jour. Nous restions alors plongés dans nos visions et échanges psychiques avec la Cité. Le soir venu, le ciel devenait d’un noir abyssal, saupoudré de milliers de cristaux. C’était si magnifique. Nous distinguions très nettement le long filet de poussière qui s’élevait à chacun de nos pas. Le souffle frais et sec du vent nous parvenait des montagnes, transportant depuis les hauteurs mille et un chuchotements, promesses de rencontres et d’aventures à venir. Néanmoins, ces bavardages incessants  me dérangeaient en ce qu’ils parlaient beaucoup de moi, de ma venue. Je ne ressentais ni bienveillance ni danger ; simplement on me jaugeait, on m’évaluait, j’étais suspecté. Des centaines de regards se braquaient sur moi. Mais bien entendu, j’étais le seul à entendre ces « voix » et ne m’en inquiétais pas.

 

Assez vite, nos courants psychiques ne partagèrent plus l’euphorie du départ et chacun se ferma finalement à l’autre, confiné dans des doutes persistants. Les deux novices ne m’en exprimèrent pas un mot mais leur fermeture psychique trahissait une contrariété de fond et la peur. Le garde, de son côté, taciturne et peu enclin à l’échange, n’avait que faire de conversations scientifiques ou politiques. J’appréciais son intégrité et son courage malgré sa totale indifférence. Peu lui importait le but de ce voyage. Il demeurait toutefois vigilant et ne se privait pas de souligner mon innocence. Au fond, je me sentais bien seul.

 

Fort heureusement, je restais connecté à ce personnage mystérieux. Chaque soir, je sentais ses intentions se poser sur moi. Parfois, en baissant légèrement les paupières, je pouvais distinguer nettement son regard intense et profond. Jamais il ne clignait des yeux et je voyais de petites flammes danser dans ses pupilles sombres. Il n’était pas rare que nous communiquâmes et c’étaient l’émotion et l’intention qui caractérisaient notre langage. De même, j’échangeais de plus en plus avec les éléments. Cette terre, que je foulais durant ce périple me parlait de sa longue agonie. Elle me montrait que sa mort était aussi une renaissance. Le vent lui, me transmettait la direction à prendre, me faisait parvenir les images de ce peuple que nous allions bientôt rencontrer. Je distinguais clairement des êtres grossiers, assez velus et sales, mais tellement chaleureux, si amoureux de leur terre, de leur monde. Ils possédaient cette force qui nous faisait désormais défaut : la joie d’être. Je les voyais comme des enfants, des êtres immatures mais adroits de leurs mains. Ils faisaient de belles choses ; oui, cela aussi je le voyais. Leurs objets étaient très colorés et avaient une âme.

 

 

Ganji Anankea

Extrait de l'oeuvre channeling reccueillie par voix médiumnique Les Fils de l'Aurore

Oeuvre complète disponible en téléchargement gratuit sur www.tarot-ganji-medium.com rubrique "téléchargements"

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