Enfin, son corps s’assouplit, se dandinant tel un cobra. Il semblait plein et vibrant de cette énergie incroyable qui traquait sans relâche l’entité maléfique, laquelle préféra finalement quitter le corps de Yarek. Tout son corps célébra violemment cette défaite du parasite en le vomissant d’un jet. D’innombrables petits serpents lumineux accueillaient cette libération en circulant avec joie dans sa tête, allègrement envahie de visions multicolores de toute sorte. Yarek s’écroula de nouveau, si soulagé que tout son corps et son âme riaient dans son sommeil. Un sourire franc se dessina sur son visage et au réveil, il ne le quitta plus.

 

Comme la lumière déclinait, il vit percer de chauds et rougeoyants rayons à travers la seconde entrée du temple. Soulagé, il quitta enfin ce lieu sacré en empruntant l’escalier aux grosses dalles. Cette autre entrée était en fait la sortie des Bienheureux.

Puisqu’il avait réussi à fuir l’autorité du mage et à se débarrasser d’une force dominatrice dans le sanctuaire, il devait désormais se tourner vers une autre voie : celle du Salut, de la Libération et de la Connaissance. Après cet épisode douloureux, il éprouva le besoin de vivre seul quelques temps, avant de retrouver son ancienne communauté. Il s’installa dans une modeste cabane au cœur de la forêt où il passa le plus clair de son temps à méditer. Il avait trouvé en ce lieu des victuailles à profusion et ne s’inquiétait donc plus de son retour. La méditation s’imposa à lui de façon si pressante qu’il ne parut faire aucun effort. Les techniques parvenaient directement à son cerveau à présent libéré. Les jours s’écoulèrent en une douce et revigorante monotonie, seulement animée par les cris des animaux de la forêt, les gouttes de pluie sur le toit, la végétation omniprésente, les orages... La vie palpitait tout autour de lui et pour la première fois, Yarek découvrait cette magie naturelle.

 

Lorsque la nuit s’installait, il sentait la structure du monde basculer radicalement. Il avait le sentiment que des dimensions parallèles s’entrechoquaient, que des portes s’ouvraient et parfois, il se surprenait à parler à haute voix. Il semblait s’adresser à un autre que lui : ce quelqu’un l’écoutait et lui répondait. Yarek me révéla que cette douce folie n’était autre qu’une rencontre intime, la rencontre avec son compagnon de toujours : le penseur, le stratège, l’égo ! Il me raconta son dialogue le plus éloquent : « Tu es seul et affamé, tu es si triste et désespéré. Qu’attends-tu donc de ta vie ? Retourne vite voir le mage et implore-le de te reprendre ! Autrement, que deviendras-tu ? ». Impassible, Yarek écoutait tandis que son attention se réfugiait au pied de sa roue de feu, laquelle se mettait à vrombir au centre de sa poitrine. Il se tournait néanmoins vers la présence et l’incitait à continuer : « Vois comme tu parais malade, chétif et faible. Tes forces te quittent, tu ne survivras pas à cet isolement forcé. Mais tu peux compter sur moi pour te sauver. Pourquoi te détournes-tu de moi ? Laisse-moi reprendre le contrôle, laisse-toi aller. Ne résiste pas. Toute résistance est inutile d’ailleurs, tu sais que tu ne dois pas me défier ! ». A ces mots, sa vigueur énergétique s’activa et lui transmit courage et sérénité. Il avait confiance et s’en remit totalement à elle.

« Montre-toi » lui dit-il.

 

 

Ganji Anankea

Extrait de l'oeuvre channeling reccueillie par voix médiumnique Les Fils de l'Aurore

Oeuvre complète disponible en téléchargement gratuit sur www.tarot-ganji-medium.com rubrique "téléchargements"